C'est devenu une habitude aux questions d'actualité de l'Assemblée nationale. La droite fait la maligne, Jospin lui cloue le bec. Hier, c'était sur le budget 2001. Les uns après les autres, les orateurs s'exprimant au nom de toute l'opposition se gaussaient des hésitations de la majorité sur le vote, la veille, de la partie «recettes» de la loi de finances (Libération d'hier). Le Premier ministre ne leur a pas répondu sur le fond. Mais s'est plu à moucher chacun de ses interlocuteurs. Florilège : «Vous masquez par une unité de forme les divergences de fond qui vous séparent.» «Ce n'est pas parce que l'un d'entre vous vous a invités à la repentance (Philippe Séguin à propos des affaires, ndlr) qu'il faut m'inviter à la contrition.» «Le moment n'est pas encore venu pour vous de nous faire la leçon.»
Pendant ce temps, Marylise Lebranchu est restée silencieuse, assise sagement sur son banc. Le matin même, ses oreilles avaient dû siffler, ou plutôt celle de sa prédécesseur. Car après les magistrats et les avocats, c'est le RPR qui a critiqué le budget de la justice. «On ne réussira pas à mettre en place toutes les réformes, il y a des choses qu'il faut retarder, il faut réviser l'échéancier, tracer des priorités», a jugé Patrick Devedjian, porte-parole du mouvement lors d'une conférence de presse. La loi sur la présomption d'innocence, votée le 15 juin et qui doit rentrer en application le 1er janvier, est à nouveau sur la sellette. Déjà, l'USM (Union syndicale des magistrats, maj