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Libération

Petites mesures sociales pour calmer la majorité

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Le gouvernement veut rassembler toutes les voix pour voter le budget de la Sécu.
publié le 28 octobre 2000 à 5h55

Les tiraillements actuels au sein de la gauche plurielle ont remis les plus démunis sur le devant de la scène. Pendant le débat général sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), qui s'est achevé vendredi, le gouvernement a multiplié les gestes à leur égard pour tenter d'éviter que les communistes ne renouvellent, mardi, lors du vote solennel, le geste de mauvaise humeur qu'ils ont eu la semaine dernière en s'abstenant sur le volet «recettes» du budget.

Ainsi, le minimum vieillesse a été relevé de 2,2 % au lieu du 1,7 % initialement prévu, ce qui a permis de remonter à 3 600 francs (au lieu de 3 500) le seuil d'attribution de la couverture maladie universelle. Mais certaines mesures ont aussi donné l'impression d'avoir été assez mal préparées, notamment par Bercy. C'est le cas de l'allégement de la contribution sociale généralisée (CSG) sur les bas salaires annoncé par Laurent Fabius fin août. Sous couvert de justice sociale, ce dispositif rend plus attractives pour les employeurs les rémunérations inférieures à 1,4 fois le Smic, soit 9 941 francs brut, et ouvre ainsi une «trappe à bas salaires». Surtout, il crée des distorsions flagrantes: à la différence de l'impôt sur le revenu, l'allégement ne tient pas compte des charges de famille et il se révèle difficilement applicable chez les pluriactifs (paysans ou travailleurs indépendants exerçant un emploi à temps partiel). L'opposition devrait saisir sur ce point le Conseil constitutionnel, pour rupture