Ils rêvent tous d'une greffe avec lui. Depuis quelques semaines, toutes les factions de la droite lyonnaise tendent la main au professeur Jean-Michel Dubernard. Le sénateur Michel Mercier, candidat officiel de l'UDF et du RPR, le veut absolument sur sa liste, et les dissidents gaullistes le réclament également, pour «réconcilier la famille» autour du député Henry Chabert, décidé à se présenter. Dans cette droite en voie de balkanisation, le chirurgien, également député RPR et adjoint au maire de Lyon, fait monter les enchères, réclame à l'un la tête de liste, à l'autre la présidence de la communauté urbaine (Courly), qui devient un enjeu majeur des prochaines élections.
Pour résumer la situation, Dubernard file une métaphore médicale. «Devant une situation complexe, dit-il, il faut commencer par établir un diagnostic. Un mal de dos peut venir d'un calcul dans le rein, mais aussi d'un cancer. Une fois fixé, on dégage les hypothèses de traitement.» A Lyon, le diagnostic n'est pas trop compliqué: la droite est en voie de décomposition. Alors, pour la soigner, le professeur dégage «plusieurs hypothèses». Un ralliement à Michel Mercier, président UDF du conseil général, ou la formation d'une liste RPR pur sucre.
Niet de l'UDF. Avec Mercier, les discussions ont commencé dès l'été. Le sénateur se préparait à se faire opérer de la prostate, dans le service du professeur. Les deux hommes se sont rapprochés, sans conclure pour l'instant. Le chirurgien, spécialiste des greffes, réclame l