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Libération

Frictions entre Sapin et Fabius sur le salaire des fonctionnaires

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Bercy refuse un coup de pouce trop généreux.
publié le 3 novembre 2000 à 6h07

Le premier hurle à la Bérézina budgétaire, le second rétorque patinoire politique: l'évolution du salaire des fonctionnaires empoisonne depuis plusieurs semaines les relations entre Laurent Fabius et Michel Sapin. Réunis à Matignon hier en fin d'après-midi, le ministre de l'Economie et son collègue de la Fonction publique ont tenté d'accorder leurs violons. Principal sujet de débat: le montant de l'enveloppe à affecter à la hausse des salaires des agents de l'Etat, et la durée de validité de l'accord.

Il y avait urgence. Soumis à la pression grandissante de syndicats, lassés de voir le débat repoussé de mois en mois, Michel Sapin s'était engagé en septembre à ouvrir les négociations d'ici à la mi-novembre. Elles débuteront le 21. Pour apaiser les esprits des cheminots et autres agents d'EDF-GDF alors prêts à en découdre, le ministre s'était cependant fendu d'une promesse lourde de conséquence: l'année 2000 ne se solderait pas par une «année blanche» en matière de rémunération.

Recadrage. Laurent Fabius avait laissé dire, n'en pensant pas moins. Entre tempêtes et baisse d'impôts, la France a laissé filer les dépenses et mis la pédale douce sur la réduction des déficits publics. L'heure est venue du recadrage. «Laurent Fabius s'est fixé la priorité d'assainir les finances publiques avec, en ligne de mire, la résorption des déficits publics en 2004», indiquait, hier, son entourage. C'est dans cette perspective que Bercy a attaqué la préparation du collectif budgétaire pour 2000,