Cinquième anniversaire de l'assassinat d'Yitzhak Rabin, affrontements au Proche-Orient, incidents antisémites en France, interpellation sur la position diplomatique de la France vis-à-vis d'Israël... les sujets ne manquaient pas samedi soir pour le discours du Premier ministre lors du dîner annuel du Crif, le Conseil représentatif des institutions juives de France. Mais Lionel Jospin a choisi d'éviter les polémiques. Devant un parterre de 680 personnes dont des dizaines de personnalités politiques, il a consacré l'essentiel de son intervention à la mission Mattéoli sur les spoliations des juifs durant la Seconde Guerre mondiale et, au-delà, aux enjeux de mémoire. Dont celui de la reconnaissance de la torture commise par les militaires français durant la guerre d'Algérie.
Pour la quatrième fois consécutive, Lionel Jospin était l'invité d'honneur du Crif, devenu un véritable rendez-vous politique et mondain. En vrac: ses ministres (Vaillant, Bartolone, Mélenchon, Tasca), ses anciens ministres (Chevènement, Trautmann), le vert Bennahmias, le communiste Hue, Delanoë en campagne, des membres de l'opposition (Toubon, Alliot-Marie, Devedjian, Tiberi) et une vingtaine d'ambassadeurs, dont, pour la première fois, celui des Etats-Unis. Dans son discours de plus d'une demi-heure, le Premier ministre est passé rapidement sur le contexte de crise au Proche-Orient et ses répercussions «graves et déplorables» sur le sol français (lire ci-contre), et a ponctué son discours de références au p