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Libération
Portrait

La garde champêtre.

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Marylise Lebranchu, 53 ans, nouvelle ministre PS de la Justice. Ses amis ne craignent qu'une chose, qu'elle perde son naturel.
publié le 6 novembre 2000 à 6h13

C'est dame nature au gouvernement. Celle que ses collègues présentent comme la «plus sympa», la «plus simple», la plus ceci, la plus cela, la «copine préférée» d'une chouette bande de potes, dont Lionel Jospin a fait un éloge public un peu forcé. Deux petits yeux rieurs et des fossettes qui tressautent, le cheveu en bataille comme gage d'authenticité: «Marylise» fait des mines. Dont celle de s'étonner de tant d'honneur.

La voilà place Vendôme, le Ritz d'un côté, Cartier et tout le luxe parisien de l'autre, et un défilé de journalistes à sa porte. Et elle continue de brocarder cette «bulle politico-médiatique» qui l'a consacrée. Car Marylise Lebranchu exècre la promiscuité des grandes plumes de la presse et des petits couteaux de la politique qui pensent «faire l'opinion», ces «gens qui se connaissent depuis des années, dînent ensemble, tournent et retournent entre eux», ce microcosme si éloigné de sa Bretagne natale, ce parisianisme aux sirènes desquelles elle cède pourtant.

Pas du genre à s'attacher à la pompe, même républicaine. Les siennes sont plates et rarement nickel. La nouvelle ministre de la Justice a découvert l'usage du peigne en enfilant sa première écharpe tricolore il y a cinq ans. «Elle avait une allure un peu marginale, se souvient Marie Jacq, ancienne députée du Finistère, dont elle fut l'assistante, et même la confidente, pendant quinze ans. Elle s'est transformée en gagnant la mairie de Morlaix. Elle a commencé à se coiffer et à s'habiller. Par respect pour