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Libération

Trois motions pour un congrès du PS tendance plurielle.

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Moscovici, Désir et Emmanuelli ont défendu leurs textes à Paris.
publié le 8 novembre 2000 à 6h19

La gauche est plurielle et le PS le redevient. Sa diversité s'est étalée hier soir, à la Mutualité, lors d'un débat courtois opposant pendant trois heures les représentants des trois motions soumises au vote des militants pour le congrès de Grenoble de la fin novembre: le ministre des Affaires européennes, Pierre Moscovici, venu présenter le texte de François Hollande, soutenu par Lionel Jospin et les principales sensibilités du parti (jospiniste, rocardienne et fabiusienne); le député européen, Harlem Désir, au nom de la Gauche socialiste (GS); et le patron de la commission des Finances de l'Assemblée, Henri Emmanuelli, qui défendait sa propre prose. Trois styles, trois stratégies et (presque) trois lignes: le «soutien» à un gouvernement qui allie «volontarisme et réalisme» pour Moscovici, la «rupture» tous azimuts côté Harlem Désir, et la grogne gauchisante mais «responsable» à la mode Emmanuelli.

D'emblée, Pierre Moscovici assume son «rôle ingrat» d'apologiste d'une motion «jugée centriste parce que centrale» et promise à une large majorité, sa mission «de pousse à jouir... quand on peine à jouir». Praticien du langage jospiniste, il prône l'«équilibre» entre les mesures favorisant «l'offre» et celles encourageant «la demande»: «Il serait suicidaire d'agir d'un seul côté. Des dépenses publiques supplémentaires ne conforteraient pas la croissance et son cycle se retournera un jour.» Mais il avertit: «Nul n'a le monopole de la gauche!»

«Rupture». A cette «continuité» discipli