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Libération

35 Heures: du mou au gouvernement

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Fabius prône l'assouplissement. Jospin temporise.
publié le 9 novembre 2000 à 6h19

Ce n'est pas aux ministres d'anticiper sur les réclamations des entreprises. Mardi dernier, Lionel Jospin l'a gentiment mais fermement rappelé à Laurent Fabius. C'est que, de l'avis de Matignon, le ministre de l'Economie est un peu trop enclin, ces derniers temps, à réclamer plus de «souplesse» dans l'application des 35 heures. Inutile de jeter le discrédit sur une réalisation emblématique de la législature, avant même que le Medef ne grimpe aux rideaux. Message reçu à Bercy. «Il n'y a pas de débat sur cette question au sein du gouvernement, seulement du dialogue», indique désormais l'entourage de Laurent Fabius.

De fait, ce énième débat au sein du gouvernement à propos des 35 heures ne ressemble pas aux précédents. Certes, fin août, lorsque Laurent Fabius, dans le Monde, avait évoqué l'idée d'une application «souple» des 35 heures, cela lui avait valu une verte réplique de Martine Aubry. Mais, depuis, l'ancienne ministre de l'Emploi est partie pour Lille et sa remplaçante, Elisabeth Guigou, avance de façon plus nuancée. Elle-même, au début, a envisagée des adaptations aux 35 heures. Et pour faire passer le message à son collègue des Finances, elle pèse ses mots au trébuchet : «Cette réforme très importante présentée au nom du gouvernement par Martine Aubry et adoptée par le Parlement sera appliquée», a-t-elle dit mardi à l'Assemblée. Une phrase claire, mais qui évite de susciter la polémique.

«Pas de tabou». Pas de drame, donc. Et, officiellement, pas de cogitations. Pour le