Istanbul de notre correspondant

Les responsables politiques turcs, mais également certains représentants de la communauté arménienne de Turquie, ont fermement protesté hier contre le Sénat français qui a adopté une proposition de loi reconnaissant le génocide arménien de 1915. Le groupe multiparti Dialogue de la Grande Assemblée nationale de Turquie, le ministère turc des affaires étrangères ainsi que des députés ont publié des communiqués dénonçant un «complot international contre la Turquie». Bülent Akarcali, du Parti de la mère patrie (partenaire de la coalition gouvernementale), membre de la délégation parlementaire turque en visite à Paris, a affirmé que «la France désirait ainsi purifier sa conscience à cause des massacres qu'elle a commis au Viêt-nam et en Algérie».

Relations «détériorées». L'ambassadeur de France en Turquie, Bernard Garcia, a été convoqué au ministère des Affaires étrangères. Ce dernier, dans un communiqué, a condamné «cette initiative absolument erronée et regrettable». Le ministère souligne que «cette décision revient à distordre fâcheusement les réalités historiques et à calomnier une nation entière par des allégations dénuées de tout fondement». Ankara néanmoins ne veut pas couper les ponts. Tout en estimant que les relations franco-turques sont «déjà détériorées», la diplomatie turque espère que l'Assemblée nationale française «réparera la faute commise par le Sénat». Ankara exclura probablement la France des contrats d'achats de matériel sophisti