Barsac (Gironde)
envoyée spéciale
Mercredi soir, l'atmosphère était un peu lourde, dans le préau de l'école des filles de Barsac, à l'ouverture de la première réunion publique de Philippe Meynard, militant UDF, homosexuel déclaré et candidat à la mairie. En aparté, celui qui se qualifie comme un «jeune homme différent», dit à voix basse s'attendre à tout.
En avril dernier, Meynard avait démissionné de ses fonctions d'adjoint au maire: la révélation de son homosexualité en août 1999, en pleine séance du conseil municipal, avait suscité un torrent de rumeurs médisantes, des pressions sur sa famille, des lettres anonymes, des menaces. A l'époque, ses amis de l'UDF lui conseillent de quitter son village natal pour poursuivre sa carrière «dans une grande ville», à Paris ou à Bordeaux, où son profil serait moins polémique. Mais Meynard, 30 ans, préfère «rester chez lui».
Il a déjà défilé pour la gay pride, il a publié une autobiographie intitulée Le prix de la différence, mais il dit ne pas être «un homosexuel militant» et ne veut pas être à l'UDF l'emblème d'un «communautarismeÊde ghetto» auquel il n'adhère pas.ÊEn août, il annonce qu'il se présentera aux élections municipales à Barsac avec une liste d'ouverture contre deux autres listes, celle du maire sortant (sans étiquette) dont il a été l'adjoint et une d'union de la gauche.
Quadragénaires. Mercredi soir donc, c'est son premier meeting. Dans la salle glaciale, environ 150 personnes, des hommes, des femmes, quelques jeunes, quelqu