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Libération

Chirac et Tiberi sur les restes du gaullisme.

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L'inauguration d'une statue, à Paris, n'a pas calmé les querelles d'héritiers.
publié le 10 novembre 2000 à 6h23

Splendeur et mesquinerie du gaullisme. Même l'inauguration d'une statue du «Général» ­ à l'occasion du 30e anniversaire de sa mort ­ par le chef de l'Etat, hier matin sur les Champs-Elysées, n'a pas empêché les «compagnons» d'échanger des gnons et d'étaler leurs divisions.

Il est 11 heures lorsque Jacques Chirac arrive en musique face à la sculpture de Jean Cardot qui représente un de Gaulle en bronze, haut de 3,60 mètres, en tenue militaire, tel qu'il était lorsqu'il descendit les Champs à la Libération, en août 1944. Le président de la République est flanqué à ses côtés de Jean Tiberi, salué à la sauvette quelques instants avant.

«Regarder vers le haut». Exclu du RPR pour cause de dissidence face à Philippe Séguin, le maire de Paris n'en finit pas de jouer au résistant et de se poser en «vieux militant gaulliste». Face à un parterre de Compagnons de la Libération, à une kyrielle de gaullistes historiques et à Chirac, qui lui ferme désormais la porte de son bureau à l'Elysée, il se lance dans une diatribe exaltée sur le «lien presque charnel» entre de Gaulle et Paris, et cette statue qui a «pour mission de nous faire regarder vers le haut». Il en profite immédiatement pour glisser cette unique phrase à connotation domestique: «Quand la patrie est en danger, Paris se soulève au-dessus de ses misérables divisions.»

Dans la tribune, Bernadette Chirac prend un soin tout particulier à éviter de saluer Jean et Xavière Tiberi en détournant la tête. Pas un geste non plus de sa part à