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Libération

Jacques Chaban-Delmas, l’autre général du gaullisme

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L’ancien Premier ministre, compagnon de la Libération, s’est éteint à 85 ans.
Jacques Chaban-Delmas avec Jacques Chirac et Alain Juppé, en mars 1995, à la mairie de Bordeaux. (Jean-Paul Guilloteau/Jean-Paul Guilloteau)
publié le 13 novembre 2000 à 6h27

Lors de sa dernière apparition publique, à la messe d’enterrement de François Mitterrand à Notre-Dame, Jacques Chaban-Delmas portait un trench beige ceinturé. Cet «imperméable de résistant», exhibé en toutes circonstances, était le symbole de sa «fidélité» à la France et aux valeurs du gaullisme héroïque. Dans Paris brûle-t-il?, épopée de René Clément sur la Libération de Paris, Alain Delon incarnait Chaban, intrépide général de brigade de 29 ans. Casting judicieux. Résistant, champion de tennis, international de rugby, bourreau des coeurs et baron historique du gaullisme, Chaban fut le plus grand séducteur que la IVe et la Ve Républiques ont jamais porté, coulé au fil du temps dans sa propre légende.

Celle-ci débute le 24 août 1944: aux portes de Paris bientôt libéré, le délégué militaire national du gouvernement provisoire accueille le général Leclerc. Il s'appelle Chaban, depuis peu, son nom de maquis ne le quittera plus. Avant guerre, il était Jacques-Pierre-Michel Delmas, né le 7 mars 1915 à Paris, fils d'un administrateur de société. Il a fait des études au lycée Lakanal à Sceaux, puis à la faculté de droit de Paris. Diplômé de l'Ecole libre des sciences politiques, licencié en droit public, il a débuté à 18 ans comme journaliste économique au journal l'Information.

La drôle de guerre l'a cueilli à 25 ans, on le retrouve quatre ans plus tard inspecteur des finances du gouvernement de Vichy. Et aussi circulant à bicyclette dans Paris, des renseignements pour Londres dans