Toulouse de notre correspondant

Un écologiste au moins aura produit un peu d'unanimité ce week-end chez les Verts. C'est Ralph Nader. «Ce garçon a réussi quelque chose de formidable.» Voynetistes ou mamériens, tous saluent le candidat américain à la présidentielle et ses 3% de voix.

«Jeunesse blanche radicale». Au pied de la tribune, Jean-Luc Bennhamias ne veut pas croire que les 3% de voix de Nader ont manqué au démocrate. Le secrétaire général est plutôt convaincu qu'Al Gore ne les méritait pas: «II ne s'est pas prononcé contre la peine de mort. On imagine, reprend-il, qu'il est "moins pire" que le républicain Bush. Mais serait-il élu, il ne sauverait pas les 3 700 prisonniers américains aujourd'hui condamnés à la peine capitale.» Deux rangs plus loin, Noël Mamère est tout aussi définitif. La percée électorale de Nader, il n'en pense «que du bien». C'est son militantisme à Public citizen, se réjouit le maire de Bègles, qui entraîne les fermiers américains à refuser les OGM. Et tant pis pour Al Gore qui a voulu faire «une campagne au centre». Mamère partage avec Nader l'idée qu'Al Gore n'est qu'un «républicrate» sans saveur. «Ce n'est pas vrai, s'agite Daniel Cohn-Bendit. Al Gore ferait pencher la Cour suprême des Etats-Unis vers moins de conservatisme que Bush.» Et le député européen de décocher un trait qui pourrait viser ses amis Verts français: «Nader représente la jeunesse blanche radicale qui n'a pas réussi son lien avec les minorités.» Mais, il ajoute, même si Nader n'