Bercy converti à la transparence? Hier, Florence Parly a réussi le tour de force de rendre l'improbable crédible. C'est avec une précision rare dans les locaux du ministère des Finances que la secrétaire d'Etat au Budget a décrypté le deuxième collectif budgétaire 2000. Les explications ne sont, il est vrai, pas superflues, tant ce collectif fait peu de cas des priorités économiques de Laurent Fabius, en particulier celle de «maintenir le cap sur la réduction des déficits et de l'endettement». De fait, le gouvernement a fixé le curseur du déficit budgétaire 2000 à 209,5 milliards de francs, soit une baisse de seulement 6 milliards par rapport aux prévisions inscrites dans le collectif de printemps (Libération d'hier). «Il reste encore des progrès à accomplir», a admis le ministre de l'Economie dans un entretien au Monde.

L'effort ténu sur le déficit est d'autant plus curieux que, côté recettes, tout va pour le mieux. Dopées par la croissance économique, les rentrées fiscales attendues pour 2000 pulvérisent les prévisions du collectif de printemps: c'est désormais sur un surplus de 40,6 milliards de francs de recettes que table Bercy. Cerise sur le gâteau: la France voit sa contribution au budget de l'Union européenne baisser de 4,3Êmilliards de francs. Du coup, la marge de manoeuvre frise les 45 milliards de francs.

Calmer la grogne. Le hic, c'est que cette manne considérable a déjà beaucoup fondu. Pour calmer la grogne suscitée par la flambée du prix de l'essence, le gouverne