Le sommet de la gauche plurielle ne restera pas lettre morte. C'est Lionel Jospin qui l'a promis hier, une semaine après la rencontre des cinq partenaires de la majorité. «Le gouvernement doit se saisir de ses conclusions», a affirmé le Premier ministre devant les patrons des groupes de gauche de l'Assemblée nationale, reçus à déjeuner à Matignon en compagnie de Jean-Jack Queyranne, ministre des Relations avec le Parlement. Sans être plus explicite, en particulier sur la hausse des minima sociaux, du Smic ou des salaires en général.
«Rentrée difficile». Le déjeuner d'hier a unanimement été jugé cordial. Le précédent remontait à la mi-juin. Depuis, les accès de mauvaise humeur de certains partenaires, communistes et verts notamment, sur le budget 2001 et la loi de financement de la Sécurité sociale avaient secoué l'attelage majoritaire. Sans y faire référence explicitement, le chef du gouvernement a reconnu qu'il avait subi «une rentrée plus difficile que prévu». Il pensait plutôt aux mouvements de colère sur le prix de l'essence et à la vache folle. Sur ce dernier point, il a de nouveau critiqué Jacques Chirac qui, a-t-il dit en substance, est «sorti de son rôle de chef de l'Etat».
Interpellé par le radical de gauche Bernard Charles (Lot), excédé de la posture du président de la République, le Premier ministre s'est refusé à se lancer dans «une théorie de la cohabitation. A un moment donné, nous aurons une explication de fond», a-t-il prévenu, avant de recommander à ses parten