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Libération

Lyon: le trafic familial vire au réseau.

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Démantèlement de quatre filières de drogue dans toute la banlieue.
publié le 16 novembre 2000 à 6h37

Au départ, l'affaire ressemble à un petit trafic de quartier. Fin 1998, dans le IXe arrondissement de Lyon, des riverains se plaignent de la présence de dealers autour d'une station de métro. Quelques policiers du groupe d'enquête antidrogue (Gead) planquent alors autour de la gare de Gorge-de-Loup, et tombent sur plus gros que prévu. Au fil des mois et jusqu'à la semaine dernière, ils vont remonter quatre réseaux différents, arrêter 55 personnes, découvrir des ramifications dans les lycées et dans les raves, et apprendre que le crack fait son apparition à Lyon.

Les policiers planquent d'abord deux mois dans la rue. Il leur faut se relayer, mettre les cabines publiques sur écoute, lancer les filatures. Au Gead du IXe, les hommes ne sont que sept pour couvrir deux arrondissements. Les premières arrestations ont lieu en avril 1999. Lors d'une perquisition chez l'un des suspects, les policiers trouvent la trace d'une famille de Brignais, ville des environs de Lyon. «Nous ne lui en avons pas parlé, mais nous avons commencé à travailler dans cette direction», raconte un enquêteur.

«Bonbonnes» dans l'intestin. Depuis quelques années à Brignais, une mère et ses cinq enfants, âgés de 20 à 32 ans, arrosaient le secteur en haschisch, cocaïne, héroïne. Des jeunes du coin, souvent toxicomanes, faisaient la navette plusieurs fois par mois pour acheter la drogue à Rotterdam. Puis ils passaient la frontière, en train ou en voiture, avec des «bonbonnes» de quelques grammes gl