Menu
Libération

Chirac et Jospin, rivaux des champs.

Article réservé aux abonnés
L'affaire de la vache folle a avivé la compétition sur ce «domaine partagé» de la cohabitation.
publié le 17 novembre 2000 à 6h41

C'est le fruit d'un tropisme chiraquien: en temps de cohabitation, l'agriculture fait partie du domaine dit «partagé», au même titre que la défense et la diplomatie. La meilleure illustration en est donnée depuis deux jours. Mercredi, Luc Guyau, président de la FNSEA (Fédération national des syndicats d'exploitants agricoles) a été reçu longuement à Matignon par Lionel Jospin. Hier, il était à l'Elysée, chez Jacques Chirac, lequel se rend ce matin en Corrèze, sur ses terres, pour s'entretenir avec les responsables de la filière bovine. Façon, pour l'un comme pour l'autre, en ces temps de psychose anti-bifteck, de bien montrer aux agriculteurs qu'ils ne les oublient pas. Que ce soient leurs problèmes ou leurs bulletins de vote.

Farines animales. Dans l'histoire de la vache folle, Jacques Chirac semble avoir marqué un point sur Lionel Jospin. En intervenant solennellement à la télévision le 7 novembre pour réclamer la suppression de toutes les farines animales, le chef de l'Etat a forcé le Premier ministre à accélérer son calendrier. Sur la défensive depuis septembre à cause des révélations sur ses vacances fastueuses à l'île Maurice, puis les rumeurs sur son état de santé et enfin la divulgation de la cassette Méry, Jacques Chirac a pu reprendre l'offensive sur le terrain qu'il connaît le mieux: suivre et anticiper les réactions de l'opinion. Maintenant que la décision est prise, c'est sur le terrain agricole que se déplace la rivalité. Et, sur ce dossier-là, le jeu est plus o