Une poussée à gauche, un ordre d'arrivée inattendu, mais pas vraiment de passion: les trois motions en compétition pour le congrès du PS qui se déroule le week-end prochain à Grenoble n'ont guère enflammé les militants. Seuls 75 670 des 118 600 adhérents inscrits ont voté, soit une participation de 63 % contre 72,49 % lors du congrès de Brest en 1997.
Victime de cette apathie, le chef de file du PS, François Hollande, a recueilli l'assentiment de 55 469 militants, soit 73,2 % des suffrages exprimés. En recul de 11 points par rapport à Brest, cette majorité confortable est légèrement inférieure aux espoirs de la direction qui pensait atteindre 75 % des voix. Avec 10 223 voix, soit 13,5 %, Henri Emmanuelli crée la surprise en devançant la Gauche socialiste (GS) du triumvirat Julien Dray-Jean-Luc Mélenchon-Marie-Noëlle Lienemann, qui obtient 9 978 voix, soit 13,2 %. L'ex patron du PS gagne huit points par rapport au score de ses alliés ex-poperénistes qui avaient obtenu 5,43 % il y a trois ans. La GS, elle, se console avec une progression de trois points et 1 700 voix par rapport à Brest. Ces résultats ne tiennent pas compte de la fédération de La Réunion où la victoire d'Henri Emmanuelli (53,9 %) est contestée par ses concurrents.
Loyauté fabiusienne. Seul candidat à sa succession au poste de premier secrétaire, François Hollande a eu du mal à mobiliser autour d'une motion qui, soutenue par les trois principales sensibilités (jospiniste, fabiusienne et rocardienne), apparaissait