Sans doute auraient-ils auraient aimé une campagne moins tapageuse dans leur fief. Mais Philippe Séguin, en choisissant d'aller les défier sur leur terrain, a fait du XVIIIe arrondissement «ce coeur cybernétique de la Jospinie», comme il l'affirme l'épicentre de la campagne municipale à Paris. Hier soir, face à 500 personnes à la Cigale, le ministre de l'Intérieur et maire du XVIIIe, Daniel Vaillant, et le candidat PS à l'Hôtel de Ville, Bertrand Delanoë, se sont efforcés de banaliser leur combat contre le député des Vosges et sa jeune chef de file, Roxane Decorte.
Au cours d'une soirée entrecoupée de témoignages de «vraies gens du quartier» et de numéros show-biz (chansons de Lio, message de Nilda Fernandez, couplet narcissique de l'animatrice de Canal +, Isabelle Giordano...) pour chauffer la salle, Bertrand Delanoë, élu depuis plus de vingt ans à Montmartre, s'est posé en candidat de l'«enracinement». Dans un discours à connotation très locale, il a affirmé ne pas vouloir transformer le XVIIIe en «laboratoire» et ses habitants en «cobayes». Alors que Philippe Séguin verrait dans son éventuelle victoire dans l'arrondissement «un beau signal pour la nation tout entière», Bertrand Delanoë lui a rappelé que ce n'est pas «le destin de la nation» qui se joue ici mais «l'avenir des femmes et des hommes qui y vivent». Il a ensuite pointé les «outrances» de son challenger, candidat de la «rupture», qui «catapulte comme tête de liste (Roxane Decorte, ndlr) l'ancienne assistante