Mésaventure socialiste fait loi. Lundi, lors de l'examen par l'Assemblée nationale des articles non rattachés à la première partie du projet de loi de finances 2001, le député PS Julien Dray a obtenu que soit modifié un article du code des impôts à l'origine de ses pépins judiciaires.
Grand amateur de montres de valeur, le leader de la Gauche socialiste s'était retrouvé dans le collimateur du parquet de Paris pour avoir abusé du paiement cash. En 1997, il avait succombé devant un petit bijou d'horlogerie d'une valeur de 250 000 francs, qu'il avait réglé pour partie par carte bancaire (100 000 francs) et pour le solde en liasses de billets (150 000 francs). L'ennui, c'est que le liquide, le fisc n'aime pas. Et ce, d'autant moins que le législateur interdit le paiement cash d'un bien dont la valeur est supérieure à 20 000 francs. Saisi, le tribunal pénal avait classé l'affaire sans suite. Au pire, Dray ne risque donc plus qu'une amende fiscale. Le député socialiste s'emploie du coup à rectifier une loi un peu trop rigoureuse à son gré. Il a ainsi proposé lundi soir qu'un bien d'une valeur supérieure à 20 000 francs puisse désormais être payé en liquide à concurrence de 10 000 francs. Ses amis politiques ont trouvé qu'il y allait un peu fort.
Le leader de la Gauche socialiste a donc revu sa copie à la baisse et ramené à 3 000 francs la somme payable en cash à titre d'acompte. Cette fois, Henri Emmanuelli, président de la Commission des finances, et allié potentiel de Julien Dray