Les négociations salariales chez les fonctionnaires, qui ont démarré hier, risquent de ne pas aboutir avant Noël. Michel Sapin n'a en effet pris aucun engagement sur une éventuelle augmentation pour l'année 2000. Et la manière dont le ministre de la Fonction publique a exposé aux sept fédérations représentatives (CGT, CFDT, FO, Unsa, FSU, CFTC et CGC) sa façon de voir les choses n'a rien fait pour les rassurer. Au contraire. Alors que les syndicats réclamaient, avant toute discussion, une augmentation générale sous forme d'une revalorisation du point d'indice (1) au moins égale à la hausse des prix attendue en 2000 (entre 1,6 % et 1,8 %), Michel Sapin a développé devant eux une série d'arguments plaidant pour un effort moindre.
Indignation syndicale. Le premier est le niveau de l'inflation en 1998 et 1999, plus faible que prévu, ce qui a eu pour conséquence d'assurer aux fonctionnaires une progression de 1,1 % de pouvoir d'achat en deux ans, au lieu d'une simple garantie. «Une situation inédite», a estimé le ministre, qui appelle selon lui «de nouvelles méthodes de travail». Les syndicats ne l'entendent pas de cette oreille, estimant que le «bonus» de 1998 et 1999 compense partiellement le manque à gagner de 1997 et surtout de 1996, année «blanche» pour les fonctionnaires.
Second argument: les allégements fiscaux annoncés par Laurent Fabius à la fin de l'été. Prenant l'exemple d'un instituteur au 7e échelon touchant 133 008 francs bruts par an, Michel Sapin a estimé la réducti