Crevé mais pas bredouille : parti lundi à Bruxelles, le ministre de l'Agriculture Jean Glavany a passé seize heures en réunion avec ses homologues européens pour obtenir ce qu'il estime être une victoire : «C'est plutôt un succès inespéré. Je ne considère pas que cela soit un échec. Nous avons sauvé l'essentiel.» La France est parvenue à éviter une généralisation de l'embargo décidé par certains pays (Italie, Espagne, Autriche, Pays-Bas). La pertinence de ces embargos devrait d'ailleurs être réexaminée au plus tard le 4 décembre, lors du prochain conseil agricole.
Dans l'immédiat, le «résultat miraculeux» rapporté par Jean Glavany est l'accélération et l'intensification du programme européen de dépistage de l'ESB. A compter du 1er janvier 2001, les Quinze s'engagent à pratiquer ces tests sur tous les bovins «à risque» de plus de 30 mois. Cette mesure concernerait quelque 500 000 bestiaux au lieu des 170 000 prévus par le protocole originel. Le programme pourrait être étendu, si nécessaire, à compter du 1er juillet 2001.
La décision de principe est donc prise, quitte à fâcher l'Allemagne, la Suède et la Finlande qui s'estiment indemnes d'ESB. Ces pays refusent aussi de remettre en cause leurs farines animales. Cette cacophonie persistante a de quoi donner des munitions aux Verts français : «Plutôt que de jouer la politique de l'autruche et décréter un embargo sur le boeuf français, les pays concernés devraient généraliser les mesures déjà prises en France», souligne le parti de