Menu
Libération
Série

Les virages de la Gauche socialiste.

Article réservé aux abonnés
Une alliance avec Henri Emmanuelli est désormais à l'ordre du jour.
publié le 22 novembre 2000 à 6h54

Des portes qui claquent, des éclats de voix, une intransigeance doctrinale sans faille et des embardées tactiques à tout-va : bienvenue à la Gauche socialiste ! Dernier changement de pied en date : un appel à Henri Emmanuelli pour fusionner leurs deux courants de gauche lors du congrès de Grenoble. Il y a deux mois, c'est l'ancien premier secrétaire du PS qui avait fait des avances à la GS pour faire motion commune. Le ministre délégué à l'Enseignement professionnel, Jean-Luc Mélenchon, l'avait envoyé sur les roses (Libération du 20 septembre) en fustigeant une tentative de «putsch» ! Volte-face au lendemain du résultat du vote des militants : avec13,38 % des suffrages exprimés, soit 10 252 voix, la Gauche socialiste progresse de trois points par rapport au congrès de Brest de 1997, mais subit un camouflet qu'elle n'osait imaginer : elle est devancée par Emmanuelli (13,42 %, 10 284 voix) (1).

Occasion. «Henri a réussi son truc», soupire le député de l'Essonne, Julien Dray. Résultat, la GS professe désormais le rassemblement : «Un total des gauches à 27 %, c'est un fait politique que je n'avais pas prévu, concède Jean-Luc Mélenchon. Ensemble, nous jouons dans la cour des grands. Celui qui laisse passer cette occasion est un criminel.» Julien Dray met l'accent sur l'hétérogénéité de la majorité de François Hollande, composée de multiples chapelles aubryste, fabiusienne, jospiniste ou rocardienne : «Aucune ne fait 27 %. Nous, nous pouvons incarner une alternative.» Il ajoute que