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Libération

La torture en Algérie aux portes de l'Assemblée.

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Le groupe communiste a réclamé hier une commission d'enquête.
publié le 23 novembre 2000 à 6h56

Une quarantaine d'années après, la torture pratiquée par les militaires français durant la guerre d'Algérie refait surface. C'est l'Humanité qui a ouvert le débat, le 31 octobre, en publiant un appel de douze personnalités demandant à Chirac et Jospin de «condamner» ces actes: «Le silence officiel serait ajouter, au crime de l'époque, une faute aujourd'hui», écrivaient ces «grands témoins» de cette guerre.

«Contribuer à la vérité». Hier, le groupe communiste de l'Assemblée a relayé le message, et réclamé une commission d'enquête parlementaire. Celle-ci, écrivent les députés du PCF, «devrait permettre de contribuer à la vérité, de recueillir des témoignages, mesurer l'ampleur des crimes commis, les motivations et les conséquences». La commission devra également «proposer des mesures de réparations pour les victimes et ceux qui ont refusé de s'associer à ces crimes».

Devant le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), début novembre, le Premier ministre avait appuyé l'appel lancé par l'Humanité. Avant d'affirmer que «ce travail de vérité n'affaiblit pas la communauté nationale», mais «la renforce».

Ces multiples initiatives ont entraîné des réponses divergentes des deux principaux chefs militaires de la bataille d'Alger, en 1957. Jacques Massu, 92 ans, considère que la condamnation de la torture et des exécutions sommaires en Algérie entre 1954 et 1962 «serait une bonne chose. Moralement, la torture est quelque chose de moche, je prendrais donc cela pour une