Pierre Mauroy, Michel Rocard et Alain Juppé n'en sont pas revenus d'être à ce point d'accord. «ça en devient troublant», a noté le second à l'issu d'un débat sur la décentralisation avec les deux autres anciens Premiers ministres, lors du 83e congrès des maires de France, qui s'est achevé hier à Paris.
Suffrage universel. Sur la question de l'intercommunalité, les trois ont affirmé partager les mêmes vues. «Les communes ne sont pas en danger, bien au contraire», a estimé Pierre Mauroy. Président de la Commission sur la décentralisation qui a rendu publiques ses conclusions en octobre, le maire de Lille a ajouté qu'il «n'était pas imaginable que les délégués à l'intercommunalité ne soient pas élus au suffrage universel». Le RPR Alain Juppé s'est dit «tout à fait proche de ces propos». «Je converge», a complété le socialiste Michel Rocard: «Il faut accélérer la mise en place de l'intercommunalité.»
Consensus identique sur la fiscalité locale. «L'Etat ne peut pas continuer à augmenter ses dotations. Bien sûr, elles sont nécessaires, mais elles doivent être limitées», a affirmé Mauroy. «Une collectivité locale subventionnée est moins libre que si elle tire ses ressources de l'impôt», a renchéri Alain Juppé.
Sécurité. La seule note discordante a touché la question des transferts de compétences en matière de sécurité. Si Pierre Mauroy s'est dit «contre donner plus de pouvoirs de police aux maires», Alain Juppé et Michel Rocard se son