Parole de ministre de la Défense: les militaires «seront satisfaits que la transparence soit faite» sur la torture durant la guerre d'Algérie, assurait mercredi soir Alain Richard sur France Info. Avec un tel viatique, les historiens et les simples citoyens devraient être les bienvenus dans les archives militaires. Cela risque pourtant de ne pas être aussi simple.
Délai prolongé. Les milliers de cartons contenant les archives de la période 1954-1962 sont entreposés au service historique de l'armée de terre, au château de Vincennes. Théoriquement, toutes les archives publiques sont accessibles au bout de trente ans. Mais, selon la loi du 3 janvier 1979, ce délai est prolongé à soixante ans lorsqu'il s'agit de secrets «intéressants la défense nationale» ou pour la «protection des individus». Ainsi, les cartons concernant la bataille d'Alger de 1957 ne seront pas ouverts avant 2017. La «transparence» attendra. Sauf si le ministre qui en a le pouvoir décide d'ouvrir plus largement les archives.
Il pourrait être incité à le faire à la suite des déclarations du Premier ministre, le 4 novembre devant le Conseil représentatif des institutions juives de France, appelant à un «travail de vérité» sur l'histoire qui «renforce la communauté nationale». L'affaire pourrait désormais se jouer en interministériel. L'Intérieur veut avoir son mot à dire, car les archives militaires contiennent les noms de policiers et de fonctionnaires civils impliqués dans la répression. Et l'ouverture des