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Libération

Les intellectuels négligent un parti sans projet idéologique.

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Ils lui reprochent son approche seulement gestionnaire et son absence de vision d'ensemble.
publié le 24 novembre 2000 à 6h59

Qu'ils soient centristes ou gauchistes, «première» ou «deuxième» gauche, les intellectuels ne sont pas captivés par la puissance intellectuelle du parti régnant. Qu'ils ignorent que le parti socialiste tient congrès ce week-end n'est pas anormal. Que certains déclinent la question étonne déjà un peu plus: «Ça ne m'intéresse plus!», «On ne peut pas commenter les idées du PS car on n'arrive pas à les connaître.» Et quand certains finissent vaillamment par se lancer, ce n'est pas pour contester le discours socialiste, mais dénoncer son inexistence. «L'autre jour, je dînais avec un ministre, je lui ai demandé quelle était la perspective du PS. Il a réfléchi cinq minutes et il m'a dit: "La baisse du chômage"», confie l'un d'eux.

Propos trop lisses. Le PS, parti sans idées? Il y a quatre ans, les amateurs de joutes théoriques se seraient peut-être emportés sur les 35 heures, l'euro ou la réforme de la protection sociale. Aujourd'hui, ils cherchent les aspérités d'un propos trop lissé. Comme si le PS payait, d'une extinction du travail intellectuel, le fait d'être la seule formation à peu près en ordre de marche dans un paysage politique déglingué.

«Le PS a réussi plus ou moins à faire taire la guerre des courants, mais, pour cela, il a dû arrondir les angles et réduire les débats internes. Qui plus est, tout débat d'idées novateur, franc, aurait pour conséquence de remettre en cause les fondements de l'action du gouvernement, par exemple sur les 35 heures», analyse Nicolas Tenzer, q