Pour Matignon, c'est non. Le Premier ministre refuse de donner son aval à la création d'une commission d'enquête parlementaire sur les tortures commises durant la guerre d'Algérie (1954-1962) proposée par le PCF. Il pourrait rendre publique cette décision à l'occasion du congrès du PS à Grenoble, ce week-end. «Ce n'est pas un problème de conviction. Jospin est pour la vérité et la transparence. Simplement, pour lui, ce n'est pas à une commission d'enquête de dire l'Histoire», assure un conseiller du chef de gouvernement. Sur ordre de Matignon, les parlementaires socialistes devraient se ranger à cet avis. De quoi faire enrager leurs collègues communistes.
Réparations. Ce sont eux qui la voulaient. Dans la foulée d'un «appel à condamner la torture» lancé par L'Humanité, les députés du PCF souhaitaient «permettre de contribuer à la vérité, recueillir des témoignages, mesurer l'ampleur des crimes commis, les motivations et les conséquences». Ils ambitionnaient également de «proposer des mesures de réparations pour les victimes et ceux qui ont refusé de s'associer à ces crimes». Car, selon eux, «la responsabilité de l'Etat est engagée». Encore plus depuis les confessions de responsables militaires de l'époque.
Aveu. Le général Paul Aussaresses, ancien responsable des services de renseignements à Alger, a admis hier, sur Europe 1, «ne pas avoir respecté les lois de la guerre» en Algérie. La veille, dans un entretien au Monde, il avait reconnu avoir exécuté, lui-même, 24 hommes. «Ce