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Libération

Corse: les interlocuteurs de Jospin arrêtés.

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Deux dirigeants nationalistes et leurs proches ont été arrêtés par le SRPJ d'Ajaccio.
publié le 25 novembre 2000 à 7h05

Pour dialoguer, il faut être deux. Mais, au rythme des investigations policières, «le gouvernement risque de se retrouver privé d'interlocuteurs corses d'ici peu», constate, pince-sans-rire, un juge antiterroriste. Certes, les élus de Corsica Nazione ­ la vitrine officielle du nationalisme insulaire ­ sont encore là. Mais les autres, presque tous les autres, ont disparu. En cavale, au trou ou, pire, six pieds sous terre. Jeudi et vendredi, les policiers du service régional de police judiciaire (SRPJ) d'Ajaccio ont procédé à de nouvelles arrestations. Et non des moindres: Tony Fieschi et Jean-François Ramoin-Lucciani, deux dirigeants de Corsica viva, et leurs proches. Au total, six personnes, toutes transférées à Paris pour être entendues par la Division nationale antiterroriste (DNAT).

Les enquêteurs cherchent à établir leurs responsabilités dans trois affaires distinctes, liées du point de vue des magistrats instructeurs. D'abord, le double attentat du 25 novembre 1999 contre les bâtiments de l'Urssaf et de la DDE à Ajaccio. La violente explosion avait fait sept blessés. Elle avait également convaincu Lionel Jospin d'enclencher un processus de dialogue avec les élus insulaires. Le Premier ministre levant, du même coup, le «préalable du renoncement à la violence», jusque-là imposé aux nationalistes. Les policiers soupçonnent aussi les six individus gardés à vue d'avoir participé à deux conférences de presse clandestines. L'une tenue le 23 septembre 1999 par le FLNC du 5 mai (