Grenoble envoyés spéciaux
Tous jospinistes... et chacun pour soi. En novembre 1997, à Brest, lors du dernier congrès du PS, les caciques socialistes, encore sous le coup de la victoire surprise des législatives, délaissaient le parti et n'en pinçaient que pour l'action gouvernementale. Trois ans plus tard, changement de décor. Les remaniements, la nécessité d'élaborer un nouveau projet et la perspective d'un butin électoral à se partager dans dix-huit mois ont éveillé les appétits. Anciens ou actuels ministres, figures historiques ou nouveaux venus: ils sont une petite dizaine à monter leur écurie en vue du Grand Prix de 2002. Jospin lui-même a donné le top départ des essais le 19 octobre, en énumérant, sur TF1, une liste de ses premier-ministrables: «Martine, Elisabeth, pourquoi pas Laurent, et même Dominique...» L'usage des prénoms garantissant le côté «amical» de la compétition. Revue de détail.
Hollande. Désigné premier secrétaire du PS en 1997, seul candidat cette année, il sera réélu jeudi dans un fauteuil. Mais, si sa motion a remporté 73,3 % des votes militants, cette confortable majorité n'en est pas moins hétéroclite: elle regroupe fabiusiens, jospinistes et rocardiens. Hollande se verrait bien à Bercy, voire à Matignon, en 2002, si Jospin conquiert l'Elysée. Il se refuse à créer son propre courant et préfère gérer le PS en s'appuyant sur les tendances existantes, quitte à faire jouer les unes contre les autres. Sa principale source de légitimité demeure sa proximité