La présidentielle de 2002 sera sans doute son dernier tour de piste. Alors Charles Pasqua, 73 ans, parade et se lâche. «Homme libre» vis-à-vis des partis, «résistant» contre «la pensée unique» et la «dissolution du pays», il se pose en héritier du gaullisme originel. Hier après-midi, lors du conseil national de son mouvement, le Rassemblement pour la France (RPF), l'ancien ministre de l'Intérieur a donné le coup d'envoi de sa «grande bataille contre tous ceux qui sont responsables de l'affaiblissement de la France».
Bon client. Seul maître à bord depuis le départ du MPF de Philippe de Villiers, Pasqua gère son commerce en homme jovial. Toute la journée d'hier, il a fait étal de sa rondeur, distillant ses galéjades et ses bons mots, interrompant les bavards et réservant ses piques à l'un de ses bons clients: le chef de l'Etat. Candidat déclaré à la présidentielle depuis près d'un an, Pasqua mènera d'abord campagne «contre Jacques Chirac» coupable à ses yeux de «l'effacement de la France dans le magma européen».
Son peu d'estime pour l'actuel locataire de l'Elysée ne date pas d'aujourd'hui: «J'ai toujours été persuadé que Chirac ne serait pas un bon président. Les faits ne m'ont pas donné tort», confiait-il hier en marge de sa réunion. Lionel Jospin, ce «politicien de la plus basse espèce» qui «veut se faire passer pour un homme d'Etat», n'est pas épargné non plus.
Favorable lui aussi à l'inversion du calendrier électoral préconisé hier par le Premier ministre (lire page 16), Pas