Jacques Chirac va parler. Son entourage l'affirme : «Sans en faire forcément des tonnes», le président de la République «aura l'occasion prochainement d'évoquer la guerre d'Algérie». Non pas pour approuver ou désapprouver la constitution d'une commission d'enquête parlementaire sur le sujet. «Ce n'est pas son problème, note un de ses conseillers. Une telle initiative est du ressort des deux assemblées.» Mais pour évoquer le devoir de mémoire et la notion de repentance. Et prendre la main sur le sujet. Mettre en difficulté Lionel Jospin déjà enquiquiné par l'aile communiste de sa majorité.
Marie-George Buffet a tiré la première. «A l'inverse du Premier ministre la ministre de la Jeunesse et des Sports a estimé, samedi, qu'il est du devoir, non seulement des politiques, mais aussi du gouvernement de condamner l'usage de la torture pendant la guerre d'Algérie et d'aider ainsi le travail de mémoire et de vérité.» Robert Hue lui a emboîté le pas hier sur Europe 1. Le secrétaire national du PCF a proposé, de nouveau, la création d'une commission d'enquête parlementaire sur les actes de torture en Algérie (Libération du 24 novembre). Relayant l'appel de douze personnalités paru dans l'Humanité le 31 octobre dernier, le député du Val-d'Oise a demandé au président de la République et au Premier ministre de condamner «ce mal absolu qu'est la torture, qui a été pratiqué de manière quasi systématique».
Nouveaux chantiers. Lionel Jospin pourrait lui répondre qu'en ce qui le concerne, la co