Un show, un vrai. Le spectacle crépusculaire d'un RPR en lambeaux qui voit un ancien Premier ministre (Edouard Balladur), le maire de la capitale (Jean Tiberi) et, par fidèles interposés, l'un des ténors de la droite française (Philippe Séguin) s'étriper sous les yeux gourmands d'une gauche qui n'en demande même plus tant. C'était hier matin au Conseil de Paris pour le pugilat mensuel de la droite parisienne.
Lorsque Jean Tiberi ouvre la séance, Edouard Balladur, doigts croisés sur le ventre, a sa serviette de cuir et son discours bien rangés sur son pupitre. Depuis une semaine, il a été convenu avec Philippe Séguin que le député du XVe, auteur d'un texte sur «l'émancipation de Paris» au printemps, prenne la parole sur le sujet inscrit à l'ordre du jour par Tiberi, contre l'avis des groupes de droite: l'évolution du statut de Paris (Libération d'hier). Cette thématique, le député des Vosges en a fait l'axe central de sa campagne municipale. Ses partisans n'entendent pas laisser Tiberi et Delanoë s'en emparer en tête-à-tête. Balladur est donc chargé d'exposer dans une courte déclaration liminaire que ce débat, au coeur de la bataille municipale, est «hors sujet» dans cette assemblée. Les séguinistes RPR-UDF et DL doivent ensuite quitter les lieux et démontrer, au passage, l'isolement de Tiberi.
«Stratégie». Mais, hier matin, à en croire plusieurs protagonistes qui avaient pourtant élaboré cette «stratégie» avec lui, l'ancien Premier ministre a changé d'avis. Non seulement, il c