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Libération

Corse: chaud et froid sur le processus.

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L'avant-projet bien accueilli sur l'île, les arrestations moins.
publié le 30 novembre 2000 à 7h17

Pendant les arrestations, le processus de Matignon continue. Daniel Vaillant l'a dit, hier, en présentant l'avant-projet de loi «modifiant et complétant le statut de la collectivité territoriale» (lire ci-dessous). Les phrases prononcées par le ministre de l'Intérieur étaient écrites à l'avance. Sur une feuille à part: «Les magistrats font ce qu'ils croient devoir faire, le gouvernement fait son travail, il ne s'immisce pas dans le leur.» Au moment même où le ministre de l'Intérieur s'exprimait, le juge antiterroriste Gilbert Thiel faisait la démonstration éclatante de la séparation des pouvoirs. Il a procédé hier à deux nouvelles mises en examen de militants de Corsica Viva dans le cadre du double attentat d'Ajaccio du 25 novembre 1999 (Libération des 28 et 29 novembre). Jean-Pierre Pierre-Andréi est soupçonné de «complicité d'attentat» et «d'associations de malfaiteurs», Jean-Pierre Giacometti «d'association de malfaiteurs». De plus, cinq autres militants de Corsica Viva ou de la Cuncolta étaient, hier soir, toujours gardés à vue.

Un processus judiciaire qui isole autant qu'il désespère Jean-Guy Talamoni. Réagissant à la vague d'interpellations en cours, le porte-parole de Corsica Nazione a estimé qu'«on voudrait mettre le processus de paix par terre, on ne s'y prendrait pas autrement. Il appartient au gouvernement d'y mettre bon ordre, faute de quoi le processus de paix sera de l'histoire ancienne». Pour l'élu nationaliste, cela ne fait pas de doute: «C'est la paix qui est