Peter Brook raconte: «Un soir, à la fin du spectacle, je regardais le décor de l'Homme qui (prenait sa femme pour un chapeau). Je voyais cette plate-forme avec quatre chaises et une table qui ne racontaient absolument rien. C'était simplement un lieu théâtral. Et je me suis dit, je ne sais pas pourquoi: mais c'est tout ce qu'il faut pour Hamlet.»
Peter Brook ressemble à ses spectacles: il parle doucement et vous entraîne dans ses songes avec l'évidence des contes. L'Homme qui était un voyage au bout du cerveau, un de ces voyages où le pas cherche longtemps avant de trouver sa boussole, un voyage au long cours comme les affectionne le capitaine Brook, à la tête de son Centre international ancré aux Bouffes du Nord depuis Timon d'Athènes (Shakespeare), en 1974. Après l'Homme qui vint, en 1995, Qui est là? Le spectacle devait son titre à la première réplique de Hamlet. Shakespeare ponctue le mouvement brookien chacune de ses pièces choisies étant à la fois une étape, une halte, l'occasion de mesurer le chemin parcouru en faisant un petit pas en avant. Cela depuis que, à l'âge de 20 ans, Brook monta le Roi Jean. C'était en 1945.
Qui est là? était un «projet sur les metteurs en scène», dont Stanislavski, Meyerhold, Craig, Artaud et Brecht devaient être les personnages. «Dans la phase de préparation, nous avons fait un stage à Vienne et un autre à Berlin avec des jeunes metteurs en scène européens. Et nous avons introduit comme thème la scène du spectre.» C'est au premier acte: le