Il était presque minuit mardi, quand le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Jean-Jack Queyranne, a compris qu'il frôlait l'accident politique grave. Au «perchoir» de l'Assemblée nationale, le RPR Patrick Ollier présidait la séance de nuit consacrée à la proposition de loi socialiste sur l'égalité professionnelle entre hommes et femmes. Les quelque 80 députés présents dans l'hémicycle n'avaient pas encore attaqué «l'amendement numéro 12 du gouvernement» levant l'interdiction du travail de nuit des femmes, comme Bruxelles l'exige.
Brèche. Tout avait pourtant bien commencé: les députés venaient de voter un article incitant les organisations patronales et syndicales à garantir une répartition «équilibrée» des hommes et des femmes aux élections prud'homales. Puis ils avaient adopté, sans sourciller, un amendement précisant que pour les élections aux comités d'entreprise, le principe d'une représentation équilibrée des hommes et des femmes «peut faire l'objet d'un accord entre le chef d'entreprise et les organisations syndicales». L'amendement suivant, présenté par le gouvernement, prévoit qu'il en est de même pour les élections de délégués du personnel.
Sur les bancs RPR, Nicole Catala prend son ton de professeur de droit: «Je m'étonne que, pour ces candidatures, on s'en remette, fût-ce en partie, à un accord entre chef d'entreprise et organisations syndicales. Il me semble que la chose relève des seules organisations syndicales.» Le communiste Maxime Gremetz s'engouff