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Libération
Témoignage

Maladie de Huntington : «Une bouée de sauvetage»

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Participer à l'essai a fait «tenir» Jean-Yves.
publié le 30 novembre 2000 à 7h18

Jean-Yves a eu une enfance normalement heureuse. C'est le cadet de trois garçons. Les parents, venus de Bretagne, sont d'origine relativement modeste. Le père, Georges, travaille au Centre d'essais en vol de Brétigny dans l'Essonne. La mère, Thérèse, vend des produits de Bretagne, rue de la Tombe-Issoire, à Paris. Jean-Yves va à l'école primaire de Wissous, puis dans une pension tenue par les jésuites. L'été, toute la famille part chez les grands-parents en Bretagne, à Valréas ou à Collioure. Jean-Yves s'est mis à la guitare et fait les radio crochets sur les plages.

«J'avais l'impression de voir sa mère»

En 1969, tout vole en éclats. Georges meurt dans un accident. Thérèse, déjà dépressive, s'effondre. Elle est incapable de s'occuper de ses enfants. Jean-François, 18 ans, vient de se marier: il prend le petit Pascal, 8 ans, chez lui. Jean-Yves a tout juste 16 ans. Elève à l'école du Centre d'essais en vol de Brétigny, il s'occupera de sa mère. Jusqu'à ce que son état empire et qu'elle soit placée en hôpital psychiatrique. Aujourd'hui, Jean-Yves a 47 ans et un fils de 17 ans, Ewan. Il ne lui avait jamais parlé de cette période de sa vie. Pour qu'il le fasse, il a fallu qu'il tombe malade.

Après la fin de ses études, Jean-Yves était devenu électricien dans le bâtiment, il avait rencontré sa femme Véronique, 45 ans aujourd'hui, ils avaient eu leur fils et avaient quitté la banlieue parisienne pour la région de Nîmes. Il y a six ans, Jean-Yves commence à avoir des insomnies, des tics, des mouvements bizarres. «J'avais