Tous derrière et lui devant. En plaidant pour l'inversion du calendrier électoral de 2002, Lionel Jospin ne rétablit pas seulement «l'ordre naturel» des institutions. Il restaure «l'ordre naturel» du dispositif majoritaire, qui confine le parti au pouvoir au rôle de soutien laudateur du gouvernement. Dernier épisode en date, l'adoption samedi, par le conseil national du PS, d'une motion réclamant... «la remise en cohérence» du calendrier. Une semaine après la volte-face de Lionel Jospin et trois jours avant la réunion, ce matin, du groupe PS à l'Assemblée nationale, qui débattra de sa proposition de loi, il était temps...
Jusqu'au congrès PS de Grenoble, à chaque fois qu'un dirigeant a mis le sujet sur le tapis lors de réunions internes, François Hollande a sèchement tranché: «La question n'est pas à l'ordre du jour.» Tenu à l'écart du changement de pied de Lionel Jospin, le premier secrétaire du PS en est réduit à lui courir après depuis dix jours. Avant l'heure, ce n'était pas l'heure; après l'heure, ça ne l'est déjà plus.
Attrayant. Depuis plusieurs mois, Hollande souhaitait faire du parti la matrice du «projet». Les législatives ne précédant la présidentielle que de quelques semaines, c'était au PS que revenait la mission d'élaborer les propositions des socialistes pour la prochaine législature. Redevenu attrayant, le parti aimantait les ministres (Elisabeth Guigou, Jean Glavany, Pierre Moscovici, etc.) et anciens ministres, à commencer par Martine Aubry, nouvelle secrétai