Lourde de 19 tonnes, l'hélice du porte-avions Charles-de-Gaulle s'est alourdie de soupçons, après l'incendie d'origine criminelle détruisant des bureaux de la fonderie qui a réalisé cette hélice, trois semaines après sa fracture lors d'essais entre la Guadeloupe et les côtes américaines. Dans la nuit de jeudi à vendredi, le portail de la fonderie nantaise Atlantic Industrie a été fracturé; le feu a ravagé une partie des bureaux. Mais selon le directeur, Joël Archer, «seul l'espace informatique de nos bureaux d'études a été détruit, avec des imprimantes, des tables à tracer, des ordinateurs et des gros logiciels de calcul qui sont remplaçables. Mais les travaux des dernières années passent à la trappe».
Dossier indemne. Le directeur est formel: l'incendie a laissé indemnes les plans et études des deux hélices, «qui n'étaient pas entreposés dans la même chambre forte». La société procède à l'inventaire très précis des éléments sinistrés. L'ensemble du dossier des hélices du Charles-de-Gaulle est là, selon le directeur, «sous réserve qu'une petite partie ait été utilisée par un ingénieur et pas remise à sa place dans l'armoire blindée». Ces précisions entendent couper court aux rumeurs de destruction délibérée des documents et éléments soumis à l'enquête de la Direction générale de l'armement (DGA). L'ouverture de l'enquête avait été annoncée, jeudi, quelques heures avant l'incendie. Elle doit porter notamment sur les informations techniques de la fonderie nanta