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Libération

Festival de non-dits à l'Assemblée nationale.

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Quant à Chirac et Jospin, ils ont refusé hier d'évoquer les affaires des marchés truqués.
publié le 6 décembre 2000 à 7h34

Le nez sur les chaussures, le sparadrap sur la bouche... Hier, la classe politique n'en menait pas large. Et avait, tous bords confondus, une stratégie: le silence face aux affaires des marchés truqués d'Ile-de-France.

D'abord au sommet de l'Etat. A 14 heures, dans le salon Napoléon III de l'Elysée, à l'issue d'un déjeuner de travail avec les responsables des confédérations européennes de syndicats, Chirac et Jospin tiennent conférence de presse. Le chef de l'Etat en chemise bleu clair, les yeux pétillants, en train de pouffer, cherchant la meilleure position sur sa chaise. Le Premier ministre en chemise rose, regard volontairement absent, ne desserrant les mâchoires que pour sourire au Président, remettant ses lunettes en place... Une conférence de presse commune Chirac-Jospin, l'exercice est rare. La dernière fois, au sommet franco-allemand de Vittel, sur fond de vache folle, elle avait dégénéré en explication «d'homme à homme». Cette fois, Jospin s'est juré de tenir sa langue. Pour le chef de l'Etat, la difficulté est de ne pas parler du sujet qui fâche. Les affaires? «Nous nous sommes entièrement et exclusivement consacrés à l'ordre du jour. Et donc je m'en tiendrai là!», répond Chirac. «Notre tâche aujourd'hui, c'est de faire en sorte d'arriver à Nice à un accord», répète-t-il. «Le Président l'a dit, nous sommes concentrés sur ce travail... Je pense que le contexte ne nous gêne pas pour agir», affirme à son tour Jospin. Avant de lâcher: «Le reste, c'est une question de l