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Libération
Interview

Le plein emploi avant 2010, «c'est parfaitement réaliste».

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publié le 6 décembre 2000 à 7h34

En août 1999, devant les socialistes réunis à La Rochelle, Lionel Jospin officialisait sa plus grande ambition: ramener le plein emploi en France à l'horizon 2010. La profession de foi a désormais sa feuille de route. Dans un rapport «Plein emploi», réalisé à la demande du Premier ministre, Jean Pisani-Ferry, membre du Conseil d'analyse économique (mis en place par Lionel Jospin en 1997), esquisse les conditions et les contours d'une politique économique et sociale susceptible d'aider le gouvernement à atteindre ce qui n'est «ni un rêve, ni un slogan mais un projet [...] indispensable aux sociétés démocratiques contemporaines». Et l'ancien conseiller économique de Dominique Strauss-Kahn d'ajouter: «La société du travail reste notre horizon, le plein emploi est son contrat fondateur.» C'est en filigrane placer le plein emploi au coeur du programme socialiste pour la présidentielle. Entretien.

Lionel Jospin s'est fixé comme objectif de ramener la France au plein emploi d'ici à la fin de la décennie. Réaliste?

Parfaitement. Encore faut-il s'entendre sur les termes. Le plein emploi, ce n'est pas le chômage zéro, qui ne pourrait exister que dans une société où le travail serait obligatoire. Il existe un seuil incompressible qui correspond au temps de latence nécessaire pour changer d'emploi ou trouver un premier travail. Ce «chômage de plein emploi» est inférieur à 5 %. Toutefois, les économistes et les acteurs de la politique économique, comme les banques centrales, s'appuient sur