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Portrait

Peybernès, «la cassette» des socialistes.

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Au PS, plus personne ne connaît cette ex-figure du financement du parti.
publié le 6 décembre 2000 à 7h34

Les socialistes ont la mémoire qui flanche. Pour la plupart d'entre eux, Gérard Peybernès n'existe plus. L'ex-directeur de l'Association de financement du Parti socialiste (AFPS), au début des années 90, semble s'être évanoui dans les limbes. C'est, lui, pourtant qui, depuis le 1er décembre, est mis en examen pour «complicité et recel de corruption» dans l'enquête sur les marchés publics d'Ile-de-France. Comme Michel Roussin. Comme Louise-Yvonne Casetta. Au cours de sa garde à vue, le sexagénaire aurait cité, devant les juges Riberolles et Brisset-Foucault, les noms de Jean-Marie Le Guen, Pierre Moscovici et Henri Emmanuelli (lire ci-contre). Une semaine plus tôt, Gérard Peybernès croisait ces responsables socialistes et quelques autres dans les couloirs du congrès de Grenoble. Au même titre que 4 000 autres délégués socialistes réunis pour cette grand-messe, il applaudissait Lionel Jospin. Un ami.

Ce n'est pas la première fois que ce petit homme rond, né le 10 septembre 1937 à Toulouse, connaît des déboires avec la justice. Avec son pedigree judiciaire, Gérard Peybernès pourrait même être surnommé «la cassette du PS». Mis en cause dans le dossier des fausses factures de Marseille en 1989, du temps où il figurait parmi les dirigeants de SAE (une entreprise de bâtiments et travaux publics), il avait bénéficié de la loi d'amnistie concernant le financement des partis politiques. La presse ibérique l'avait épinglé pour ses contacts avec les responsables de la pompe à finances du