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Libération

Y a-t-il eu une «consigne» de clémence ?

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Rumeurs de pressions pour la libération de nationalistes.
publié le 8 décembre 2000 à 7h43

Question pour un champion du processus de Matignon. Le gouvernement a-t-il recommandé au parquet de faire preuve d'une certaine clémence à l'égard de deux nationalistes insulaires récemment emprisonnés pour «association de malfaiteurs ayant pour objet de préparer des actes de terrorisme»? Les deux nationalistes en question s'appellent Olivier Sauli et Patrice Murati. Ils sont, l'un et l'autre, militants notoires d'A Cuncolta, la principale «vitrine légale» nationaliste. Le premier a 36 ans et vit à Porto-Vecchio. Il travaille comme technicien de maintenance mais s'occupe surtout d'organiser le soutien aux «prisonniers politiques». Le second vient tout juste d'avoir 30 ans. Employé dans un tabac d'Ajaccio, il a déjà été condamné à quatre ans d'emprisonnement pour avoir mitraillé, en 1995, le palais de justice d'Ajaccio. Il faisait partie de la délégation nationaliste montée à Paris, le 21 janvier, pour rencontrer des émissaires socialistes sous l'égide du Grand Orient de France.

Cessez-le-feu. Sauli, dont la demande de mise en liberté a été rejetée hier, et Murati dorment depuis une semaine en prison. Les magistrats antiterroristes les soupçonnent d'avoir participé à une conférence clandestine le 23 décembre 1999. Ce jour-là, les militants encagoulés du FLNC du 5 mai 1996, du FLNC canal historique, de Fronte Ribellu et de Clandestinu annoncent leur fusion en une «Union des combattants». Surtout, ils décrètent un cessez-le-feu et souhaitent «donner une nouvelle chance à la paix