Clermont-Ferrand
envoyée spéciale
L'hôtel de ville éteint ses derniers feux, plongeant dans l'obscurité sa façade de lave grise. Gilles-Jean Portejoie, premier adjoint au maire (PS) de Clermont-Ferrand, remonte la ruelle sombre qui mène au Café Silah. Ce jeudi soir de la fin novembre, il y retrouve ses lieutenants de la Gauche socialiste. A quelques centaines de mètres en contrebas, la fédération socialiste d'Auvergne sert de théâtre à un nouvel affrontement entre des socialistes clermontois divisés par l'héritage. L'élection du secrétaire fédéral est une nouvelle occasion de se compter. D'un côté, les partisans du sénateur-maire, Serge Godard, qui a succédé en 1997 à Roger Quilliot, ancienne figure emblématique de la gauche auvergnate; de l'autre, les soutiens du dauphin désigné en son temps par le patriarche, Yves Gouttebel. L'enjeu de ce concours de gonflette nocturne: le partage des places réservées aux socialistes sur la liste d'union de la gauche (PS, Verts, PCF, MDC) aux prochaines municipales.
Mondanités. Gilles-Jean Portejoie est une pièce centrale du puzzle clermontois. Sans son soutien, jamais Serge Godard, géophysicien retraité de 63 ans, n'aurait pu s'asseoir dans le fauteuil de Roger Quilliot, abandonné un an avant son suicide, en 1998. Jamais non plus il n'aurait obtenu le blanc-seing du PS pour conduire la gauche au combat en mars. Non, d'ailleurs, que Godard ait jamais manqué à son camp. Il a pour lui l'étiquette et la longueur de temps: socialiste comme l'exig