Le Medef saura-t-il conclure d'ici à la fin de l'année la négociation sur les retraites complémentaires? Rien n'est moins sûr, alors qu'a lieu lundi l'avant-dernière rencontre officielle entre patronat et syndicats. Ouvert le 3 mars, ce chantier de la «refondation sociale», qui compte parmi les quatre priorités fixées en février (avec l'Unedic, la santé au travail et les «voies et moyens de la négociation»), devrait en principe être clos le 21 décembre. Or les positions du Medef (Mouvement des entreprises de France) et des syndicats sont encore suffisamment éloignées pour qu'un accord paraisse difficile à obtenir.
Baby-boom. Sur le constat, pourtant, il n'y a pas de divergence fondamentale. Personne ne conteste que l'arrivée de la génération du baby-boom à l'âge de la retraite met en péril les régimes complémentaires, tout comme le régime général d'assurance vieillesse. Dès 2005 pour l'Agirc (cadres) et à partir de 2010 pour l'Arrco (non-cadres), qui a eu la prudence de constituer des réserves en prévision des années difficiles, ils plongeront dans le rouge.
«Provocation». Le patronat a bien une solution: supprimer la retraite à 60 ans, que la gauche avait mise en place en 1983. Raisonnant comme si les retraites complémentaires étaient des produits d'assurance vie, les négociateurs patronaux ont remis cet été à leurs interlocuteurs syndicaux des simulations montrant qu'il fallait allonger la durée de cotisation et échelonner entre 60 et 70 ans l'âge de départ pour équilibrer l