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Libération

Le pèlerinage de Voynet

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La ministre veut tirer un trait sur l'épisode.
publié le 11 décembre 2000 à 7h50

Batz-sur-Mer envoyé spécial

Revenir. Absolument. Pour tirer un trait. Fermer une parenthèse à défaut de cicatriser toutes les plaies. Samedi, Dominique Voynet, ministre de l'Environnement, a arpenté les dunes de Batz-sur-Mer, souillées il y a un an par le pétrole de l'Erika. Sur les lieux mêmes de son crime de lèse-écologisme qui lui a pourri une bonne partie de son année 2000. Sur «ces plages où l'année dernière, on pataugeait dans le fioul», s'est-elle souvenue. Et où elle-même s'est engluée politiquement en déclarant, le 25 décembre 1999, ne pas «être encore complètement certaine qu'il s'agisse d'une catastrophe écologique». La leader verte, pour être sûre d'être la première, a même avancé de quelques jours la date de cet anniversaire un brin funeste.

Rappel: le 12 décembre 1999, l'Erika s'échoue. Le 15 décembre, Dominique Voynet se rend sur place avec son collègue communiste des Transports, Jean-Claude Gayssot. Quatre jours plus tard, elle s'envole vers la Réunion présider un colloque sur la protection des massifs coralliens pour un séjour qu'elle entend prolonger par quelques jours de vacances avec sa fille. Son absence fait jaser. Le 23 décembre, avant que le pétrole arrive sur les côtes, mais alors que la polémique enfle, Dominique Voynet, depuis la Réunion, se défend: «Si ma présence est en quoi que ce soit utile, j'irai sur le terrain. Mais que je sois avec un ciré et des bottes sur place, cela ne sert à rien.» Deux jours plus tard, elle sera en tenue sur les plages.