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Libération

Le PS serre les rangs et les dents

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Egalement mis en cause, le parti dénonce les «amalgames».
publié le 14 décembre 2000 à 8h01

Séance d'exorcisme hier matin, rue de Solférino. La direction du PS est réunie en secrétariat national. Le trésorier, Alain Claeys, prend la parole: «Mes chers camarades...» Sa voix s'étrangle. Il s'interrompt. La trentaine de présents retient son souffle.

Comme ses trois camarades chargés avant lui des cordons de la bourse socialiste, André Laignel, Henri Emmanuelli et Pierre Moscovici, Alain Claeys est mis en cause par Gérard Peybernès, l'ex-directeur financier de l'Association de financement du PS. Devant les juges, ce dernier a assuré que l'actuel trésorier était au courant du pacte de corruption scellé entre élus RPR et socialistes au conseil régional d'Ile-de-France. Au bout de longues secondes d'un silence pesant, Claeys finit par reprendre: «Ce sont des accusations insupportables, c'est totalement faux, je vous jure que je ne savais rien!»

Ambiance délétère. Pendant une bonne heure, les hiérarques du PS serrent les rangs. Martine Aubry s'en prend aux «amalgames» de la presse. André Laignel souligne qu'ayant abandonné ses fonctions de trésorier en 1988, il n'a pu être mis au courant de marchés truqués mis en place deux ans plus tard. Henri Weber appelle ses camarades à s'en tenir à une «position de principe forte: laisser la justice faire son travail». D'autres s'inquiètent de voir ressurgir l'«atmosphère délétère» d'un passé qu'ils croyaient révolu. Décidé à «faire toute la clarté», François Hollande répète que le PS s'est «strictement conformé à la loi de 1990» et ann