Difficile timing. Lionel Jospin aurait bien attendu les municipales de mars avant de transmettre à Bruxelles la feuille de route économique de la France pour la période 2002-2004, le fameux «programme pluriannuel des finances publiques». Histoire d'éviter que d'éventuelles polémiques ne viennent brouiller le premier vrai test électoral depuis les législatives de 1997. Laurent Fabius l'a convaincu de n'en rien faire: plus tôt le document serait communiqué à Bruxelles, et moins le «microcosme» lui accorderait d'importance.
L'argument a fait mou che. Hier, le Premier ministre a réuni les membres de son gouvernement pour débattre du programme transmis par Bercy il y a trois semaines. Mercredi midi, il en a exposé les grandes lignes pour information au président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, Henri Emmanuelli, et au rapporteur du budget, Didier Migaud. Façon d'éviter une réaction inopportune de la part de parlementaires mécontents de n'être pas associés à l'élaboration d'un programme qui fait désormais référence en matière de finances publiques.
Pacte. De fait, le document est sensible, cette année plus encore que les deux précédentes. N'ayant pas de valeur normative, il ne constitue pas un carcan pour l'exécutif, qui peut dénoncer ce pacte de papier en cas de gros pépin, retournement de conjoncture ou... changement de politique. Cependant, le programme tient lieu d'«engagement» du gouvernement vis-à-vis des autres membres de l'Union européenne. Par voi