Menu
Libération

Nice: Peyrat n'est plus au FN mais..

Article réservé aux abonnés
Malgré une liste dissidente, le maire RPR et ancien lepéniste Jacques Peyrat est bien parti.
publié le 15 décembre 2000 à 8h04

Nice envoyée spéciale

Jacques Peyrat n'est plus au Front national mais il en a gardé le sens de la mise en en scène. Ce soir-là, pour son premier meeting de campagne, le maire RPR de Nice a soigné le détail: musique à fond les ballons et ballons gonflables, gonflés à bloc. En prime et en boucle, un clip vidéo à sa gloire pour le public de têtes grises et de crânes dégarnis: Peyrat au barbecue, Peyrat avec Chirac, avec sa femme, à la maison, en tenue de para, en habit d'avocat, en classe, sur un scooter, jeune, avec le prince Albert de Monaco, la main dans la main de Jean Paul II.

Jacques Peyrat n'est plus au Front national mais il en a gardé les méthodes musclées. Une poignée de militants de gauche l'accueille à l'entrée de la salle Leyrit aux cris de «fasciste, fasciste», le maire envoie ses gros bras. Six manifestants sont légèrement blessés. Une dizaine de plaintes ont été déposées à l'issue des échauffourées. A l'intérieur, Peyrat tance «les abrutis qui font de la ponctuation malodorante» et, roulant des mécaniques, lance: «J'espère qu'ils seront là quand nous sortirons, cela nous permettra de nous détendre.»

Jacques Peyrat n'est plus au Front national mais il en a gardé les accents tonitruants. Revenant sur les violences ayant émaillé les manifestations contre le sommet de Nice, la semaine dernière, il fustige «ces gens qui nous empoisonnent à longueur de temps, qui ne travaillent pas, ces feignants, ces paresseux, ces trublions, ces révolutionnaires [...]. Ce sont les mêm