Millau envoyé spécial
Il y a les chasseurs de La Cavalerie, que les pylônes pourraient déranger. Il y a les parapentistes de Millau, qui devraient voler ailleurs. Mais surtout, il y a l'outarde canepetière qui n'aime pas les éoliennes que le ministère de l'Environnement prévoit d'installer sur ce bord du plateau du Larzac. Et cet oiseau protégé-là plonge les Verts de l'Aveyron dans les affres du réalisme politique, alors que Dominique Voynet vient de présenter son plan gouvernemental, où figurent des mesures en faveur des énergies renouvelables. «On ne peut pas militer pour les énergies renouvelables et saisir le premier prétexte venu pour s'y opposer, maugrée la porte-parole régionale des Verts, Brigitte Desvaux. Nous ne sommes pas des intégristes.» «Moi non plus, répond son homologue aveyronnais, Jean-Paul Delaitte. Je reste fidèle à la motion des Verts du 16 avril 1999, qui demande de soutenir les projets d'implantation sauf en cas de problème environnemental...»
«Zozo». Le débat a d'abord été gentil jusqu'à cet automne. «C'est dans la culture associative des Verts d'écouter tout le monde, de beaucoup discuter», explique Brigitte Desvaux. La même envoie paître son militant départemental: «Jean-Paul Delaitte est un "nimby" (1): des éoliennes, oui, mais pas dans mon jardin!» Le conseiller technique «éoliennes» du ministère de l'Environnement, Yann Helary, qualifie à son tour l'empêcheur d'éoliennes de tourner en rond de «drôle de zozo». Même le contestataire attitré du Larzac